mardi 16 avril 2019

Fonctionnement en étude de la langue / grammaire

Je profite des vacances pour remettre un peu à jour le blog ! Et comme je l'avais annoncé il y a quelques temps, je vais vous parler de mon fonctionnement en étude de la langue.
Rien de vraiment révolutionnaire et pourtant, il m'a fallu pas mal de temps et d'échecs pour en arriver là ! 

J'avais commencé l'année avec un fonctionnement par ateliers tournants. 3 groupes, 3 activités, on tourne toutes les 20 minutes. J'avais l'immense chance d'avoir un maître surnuméraire pendant ces plages, ce qui faisait que seulement 1 groupe était en autonomie. Et pourtant... c'était la foire (pour ne pas dire autre chose...). Le groupe en autonomie ne travaillait JAMAIS, régnait un bruit du tonnerre dans la classe, ce qui pesait sur l'ambiance générale... et comme je suis très sensible au bruit, ça m'était vraiment pénible. J'ai essayé beaucoup de choses pour mettre ce groupe au travail, mais rien à faire. Pourtant, le travail en atelier et en autonomie n'était pas une découverte pour eux... j'étais un peu désespérée. Surtout que l'avantage des ateliers, c'est que la différenciation est facilitée, et je ne voyais pas comment faire autrement.

Alors j'ai fini par changer pas mal de choses : organisation de la classe, plus d'îlots (au profit d'un grand U devant le tableau et une rangée derrière), et changement de stratégie. J'étais bien décidée à trouver une solution ! Je crois qu'il m'a fallu cette expérience pour oser une approche plus montessorienne, même si au fond cela me faisait un peu peur.  


QUELS SUPPORTS ?
J'ai fait un tableau à double entrée tout bête (voir photo plus bas). J'en ai créé un par notion (l'adjectif, la pronominalisation, le verbe...) avec d'un côté les activités, de l'autre le nom des élèves.
Je commence chaque notion par la présentation adéquate, puis je mêle activités purement Montessori à des ateliers auto-correctifs. Je coche lorsque l'élève a fait et réussi l'activité, tout simplement.
Comme je vous l'avais déjà dit, mes élèves sont majoritairement non francophones et ont besoin de beaucoup s'entraîner. Lorsque la manipulation semble aisée, je passe à de petits entraînements sur fiche, assez classiques.
En parallèle, nous faisons un jogging d'écriture tous les matins ; j'essaye de trouver des activités en lien avec ce qui est vu en classe. J'ai maintenant une ligne en bas de tableau pour noter des idées.



QUELLE ORGANISATION ?
Les élèves sont TOUS en étude de la langue en même temps. C'est parfois un peu long de lancer tout le monde sur son activité. Mais une fois partis, les élèves peuvent rester facilement 45 minutes en progressant à leur rythme. Au début, je les faisais travailler par 2 (de même niveau bien sûr) histoire de me rassurer un peu, puis j'ai rapidement abandonné pour passer à de l'individuel presque pur. Dès que je sens 4/5 élèves prêts à passer à une nouvelle notion, je fais une présentation.


LA DIFFERENCIATION ?

Elle est également très facile, tout autant qu'en ateliers tournants, si ce n'est plus. Je sais exactement qui en est où, c'est vraiment chouette. Ca me permet aussi de faire le point de temps en temps, et quand personne n'a besoin de moi (ce qui arrive un quart de seconde toutes les périodes, ah ah ah), je prends un petit temps avec un ou deux élèves pour les rebooster. Je vois que mes bons élèves avancent à la vitesse grand V (je dois parfois imaginer des choses plus complexes, c'est très stimulant !), alors que ceux en difficulté vont plus lentement, mais c'est fait "en conscience".


DU COTE DE L'ENSEIGNANT ?
Je crois que le plus dur est de se lancer ; après, je ne vois que des avantages. Bon, soyons honnêtes, il faut quand même être un minimum organisé pour savoir qui a fait quoi, qui a besoin de quoi, sinon on peut être assez vite noyé. Et ne pas avoir peur d'être sur tous les fronts pendant le temps d'étude de la langue. Je lance très vite les meilleurs élèves car il comprennent vite et peuvent s'aider de supports écrits, et je prends plus de temps avec ceux qui en ont besoin. Cela me permet d'avoir des contacts individuels avec chacun tous les jours, c'est très important pour moi. J'utilise une chaise à roulette (nommée Simone suite à la proposition de mon amie Manuella) ("en voiture Simone" si tu avais pas la référence) pour circuler d'un élève à l'autre : pendant ces temps de travail, ils peuvent s'installer où ils veulent en classe.
Ah oui dernière chose, cela demande d'avoir une batterie assez importante de matériel auto-correctif, je me bénis d'avoir fabriqué autant de matériel pendant que j'étais maîtresse surnuméraire...


QUELS BENEFICES ?

Franchement, je ne reviendrais pas en arrière.
Le bruit dans la classe a drastiquement diminué. Tout le monde est au travail. Je suis beaucoup plus détendue et, de façon peut-être paradoxale, plus disponible et efficace. 


Voici mon petit retour d'expérience ; j'espère que cela pourra en éclairer certain-e-s et, pourquoi pas, aider à se lancer !

5 commentaires:

  1. Oh là là, cela me rappelle ce que je faisais avec des CP/CE1. Que du bonheur en effet.
    C'est chouette que tu te sois lancée et que tu partages pour que d'autres puissent s'en inspirer.
    Je cherche encore comment faire pareil avec mes CM ...

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    1. Si tu as déjà expérimenté avec des plus petits, tu peux adapter aux plus grands non ? c'est tellement chouette comme fonctionnement !

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    2. Ben ce qui me pose problème c'est qu'il y a énormément de compétences à travailler avec des cm et que je ne peux pas garder énormément d'ateliers à disposition en même temps !

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  2. Merci beaucoup pour ce retour d'expérience. J'aurais voulu connaître ton niveau de classe cette année. Pour l'organisation de la séance, je n'ai pas très bien compris: tu expliques à chaque enfant son travail individuel, en fonction de son avancée, puis tu prends un groupe de 4/5 pour apprendre une nouvelle notion?

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