mercredi 6 avril 2016

Quelle mère suis-je ?

Quand on voit des blogs "Montessori" (ce qui n'a rien du tout de dépréciatif bien sûr, je parle de tous les blogs, principalement de mamans, qui traitent de la pédagogie, de la fabrication du matériel, de l'école à la maison...), ça fait rêver. En tout cas, ça ME fait rêver !

Très souvent, quand je fais part de mon projet, quand je rencontre des gens pour discuter pédagogie, la seconde réflexion que j'entends le plus (après "mais comment tu fais pour fabriquer tout ça ???"), c'est "ils ont drôlement de la chance, tes enfants."

De la chance, je ne sais pas. Et pour ma part, je voudrais lever toute ambiguïté : je suis une mère moyenne. Ni mauvaise, ni excellente.
J'aime mes enfants à m'en faire péter les boyaux de la tête, c'est indéniable.
Je suis vraiment heureuse d'avoir pris cette année pour être avec eux, même si la décision a été un peu précipitée, je ne la regrette absolument pas. L'aspect financier est finalement assez secondaire.

A côté de ça, je suis colérique, impatiente, assez prise dans mes propres problèmes. Je ne suis pas toujours bienveillante. Parfois, expliquer la même chose pour la cent douzième fois me fait péter les plombs.
Je ne suis pas parfaite. J'essaye de faire de mon mieux, à chaque moment.
Certains jours, j'aimerais me mettre la tête dans le four fonction pyrolyse quand j'entends mon fils qui blablate sans discontinuer (oui, MEME EN SE BROSSANT LES DENTS). 
D'autres où ma fille n'a cessé de brailler, d'exiger tout et son contraire, de faire douze mille bêtises à la minute, je vendrais un rein pour deux jours loin, seule, dans le silence.
(puis à l'idée d'être loin d'eux je pleure comme une madeleine. Être mère et ses drôles de contradictions...)

MAIS... je suis en chemin. J'ai fait des choix, et chaque jour qui passe m'en rapproche. Je m'y tiens. Et faillir ne veut pas dire abandonner. Être conscient des moments de réussite et d'échec, sans se fustiger, mais en rectifiant le tir.
Je suis comme toutes les mères : des fois ça va, d'autres c'est moins ça. S'intéresser aux pédagogies alternatives n'est pas un gage d'être meilleure, plus brillante, plus performante que les autres. Ca n'empêche pas non plus d'avoir ses faiblesses. C'est juste un choix, qui semble être le plus adapté à la vie qu'on souhaite mener. Et cela aussi ne veut pas dire que les autres choix ont moins de valeur.
 
Devenir mère m'a profondément transformée. Ma vie, mes priorités, ma façon d'enseigner.
Mon fils m'a faite mère. Avec tout ce que ça implique. Il m'a aussi appris à ne pas avoir peur de la différence.
Ma fille, elle, m'a appris le don de soi et l'amour inconditionnel.

Tous les deux m'ont amené sur le chemin d'une autre éducation, d'une autre façon de faire. Ils sont mes maîtres et mes élèves. Je trouve ça magique de les voir grandir, évoluer.

En bref, n'oubliez pas que la "mère alternative" est avant tout un humain, avec tout ce que cela comporte comme imperfections :)

4 commentaires:

  1. L'enfant est à la fois la graine et le tuteur. Mais tout ça, tu le dis mieux que moi.

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    1. Meuh non, tu le dis très bien aussi.
      Et c'est vers ça que je veux tendre... même si c'est pas TOUS LES JOURS LA FETE DU SLIP.

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  2. Je suis sûre que tu le sais, que tu t'en doutes, mais moi ça me fais chaud au coeur de savoir que d'autres mamamns enseignantes poursuivent une quête commune! Je suis PE depuis peu, maman de 2 nains 1/2 et je poursuis les même envie que toi semble-t-il : Apprendre ensemble dans le respect les uns des autres, avec ses forces et ses faiblesses. Pas 5js facile facile.... On suit qu'à bonne piste, c'est sure!

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    1. Tu ne peux pas savoir à quel point ton message me fait plaisir. C'est vraiment génial de voir qu'en fait, on n'est pas seul. Merci et bon courage sur ton chemin... et félicitations pour le 3ème nain à venir. A bientôt !

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